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histoire afrique general chine afrique du 5eme siècle au 7 eme siecle
HISTOIRE GENERALE DE L’AFRIQUE
III. L’Afrique du vii e au xi e siècle
3.1.1 Introduction et Constat de l'afrique musulmane, afrique du Ve siecle au xIe siecle
Un extraterrestre qui aurait visité l’Ancien Monde au début du VIIe siècle
de l’ère chrétienne, puis serait revenu cinq siècles plus tard — vers 1100
— aurait fort bien pu conclure de ses observations que la totalité de ses
habitants deviendraient bientôt musulmans.
Au temps de sa première visite, la communauté qui s’était rassemblée
à La Mecque, petite ville perdue dans l’immensité des déserts d’Arabie,
autour du prédicateur de la nouvelle religion, le prophète Muḥammad, ne
comptait même pas une centaine de membres et ceux-ci devaient affronter
l’hostilité grandissante de leurs compatriotes. Cinq siècles plus tard, les
fidèles de l’islam étaient disséminés sur un territoire qui s’étendait des
bords de l’ Èbre, du Sénégal et du Niger à l’ouest aux rives du Syr-Daria
et de l’ Indus à l’est, s’avançait au nord jusqu’à la Volga, au coeur même du
continent eurasiatique, et atteignait au sud la côte orientale de l’Afrique.
Dans la partie centrale de ce territoire, les musulmans constituaient
la majorité de la population, tandis que dans certaines régions de sa
périphérie, ils comptaient parmi les dirigeants ou les commerçants,
s’employant à repousser toujours plus loin les frontières de l’Islam. Sans
doute le monde islamique avait-il déjà perdu à cette époque son unité
politique : morcelé en de nombreux États indépendants, il avait même
dû céder du terrain en certains endroits (dans le nord de l’ Espagne, en
Sicile et, juste à la fin de la période considérée, dans une petite partie
de la Palestine et du Liban), mais il n’en représentait pas moins une
culture et une civilisation relativement homogènes, dont la vitalité était
loin d’être épuisée.
3.1.2 L'essor de la civilisation musulmane, afrique du Ve siecle au xIe siecle
La conquête arabe présente de nombreuses similitudes avec les autres tentatives
du même type retenues par l’histoire, mais elle s’en différencie aussi
à bien des égards. Tout d’abord, bien qu’inspirés par un enseignement religieux,
les Arabes n’attendaient pas, en principe, des peuples conquis qu’ils
se rallient à leur communauté religieuse, mais leur permettaient de conserver
leurs croyances propres. Au bout de quelques générations, toutefois, la plus
grande partie des populations urbaines s’était convertie à l’islam, et ceux-là
mêmes qui n’y adhéraient point tendaient à adopter l’arabe, devenu la langue
véhiculaire d’une culture commune. L’empire arabe avait été édifié par une
armée de guerriers nomades, mais cette armée avait à sa tête des marchands
citadins déjà familiarisés avec les cultures des territoires occupés. Contrairement
à d’autres empires nomades, l’empire fondé par les Arabes sut préserver
longtemps son unité ; alors que les Mongols, par exemple, avaient adopté les
langues et les systèmes religieux des territoires occupés, les Arabes imposèrent
leur langue et leur autorité aux divers peuples qu’ils avaient soumis.
Les conquêtes arabes des VIIe et VIIIe siècles ont eu deux effets marquants
et durables. Le plus immédiat et le plus spectaculaire fut la création
d’un nouveau grand Etat dans le bassin méditerranéen et au Proche-Orient.
3.1.3 Facteurs géographiques et économiques, afrique du Ve siecle au xIe siecle
L’épanouissement de cette civilisation a été rendu possible par un ensemble
de facteurs favorables, dialectiquement liés entre eux. L’Empire
musulman a été édifié dans une région qui était le berceau de la plus
ancienne civilisation du monde. Les conquérants arabes y avaient trouvé
une culture et une économie urbaines issues d’une tradition séculaire
dont, très rapidement, ils surent tirer profit en s’établissant dans les villes
déjà existantes mais aussi en fondant de nombreuses cités nouvelles.
C’est par leur caractère urbain que le monde musulman et sa civilisation
se sont le plus différenciés de l’Occident chrétien au début du Moyen
Age. L’existence au sein de l’Empire musulman de nombreuses villes fortement
peuplées a eu des conséquences considérables sur l’ensemble de
son économie et en particulier sur ses relations commerciales avec d’autres
parties de l’Ancien Monde. C’est au coeur même de l’empire que se trouvaient
les centres économiques et culturels les plus importants. A la même
époque, l’Europe occidentale offrait un tableau bien différent, caractérisé
par un éparpillement de communautés rurales et une activité commerciale
et intellectuelle réduite à sa plus simple expression. Le développement
économique et social du monde musulman a donc suivi des orientations
générales diamétralement opposées à celles qui ont caractérisé à la même
époque l’histoire de l’Europe...
3.1.4 Papier et mathématques transfert de l'islam à l'afrique du Ve siecle au Xie siecle
Le papier fut ainsi l’un des premiers produits importants
qui aient été transmis de la Chine à l’Europe en passant par les territoires
musulmans. Invention chinoise à l’origine, il avait été introduit dans l’Empire
musulman par des prisonniers de guerre chinois emmenés à Samarkand en
751. Ces papetiers chinois enseignèrent aux musulmans leurs techniques de
fabrication, et Samarkand devint la première ville productrice de papier à
l’extérieur de la Chine. Cette activité fut ensuite reprise par Bagdad, puis en
Arabie, en Syrie et en Égypte, et enfin au Maroc (au IXe siècle) et en Espagne
musulmane (dans la première moitié du Xe siècle). Dans cette dernière région,
la ville de Játiva (Shāṭiba en arabe) devint le principal centre de fabrication du
papier et, de là, la technique fut introduite au XIIe siècle en Catalogne, qui fut
ainsi la première région d’Europe à produire du papier. Point n’est besoin de
souligner l’impact considérable qu’eut sur la culture et la civilisation en général
la diffusion de l’une des plus importantes inventions de l’humanité.
De même en mathématiques, la numération décimale inventée en Inde
fut adoptée très tôt (dès le VIIIe siècle) par les musulmans — qui appelaient
chiffres indiens ce que nous appelons chiffres arabes — et transmise au monde
occidental entre la fin du IXe siècle et le milieu du Xe siècle. L’adoption de
la numération décimale par les musulmans rendit possible le développement
de l’algèbre, branche des mathématiques qui, jusque-là, n’avait fait l’objet
d’aucune étude sérieuse et systématique. Sans les bases de l’algèbre, les
mathématiques et les sciences naturelles modernes n’auraient pas vu le jour.